À mes débuts, j’ai réalisé des sculptures en pièces détachées c’est-à-dire montables et démontables. Une fois l’œuvre créée par mes soins, l’idée était de rédiger une notice de montage, un protocole dont pouvait s’emparer d’autres artistes. Écrire un scénario pour observer jusqu’à quel point un objet artistique peut être transformé de l’intérieur par une autre personne. Comme un musicien avec une partition. J’ai conduit cette expérience à plusieurs reprises mais la forme la plus aboutie fut réalisée pour une installation composée de longues et fines planches d’isorel (bois fait de sciure compressée) d’abord percées à intervalles régulier puis cousues sur le lieu d’exposition avec des tuyaux en caoutchouc de deux couleurs. Une installation-paysage inaugurée au centre d’art du Crédac à Ivry, puis, dans un second temps, réinterprétée par un ami artiste, Rémi Uchéda à Besançon (centre d’art du Pavé dans la Mare) en 2002. Ce geste peut-il se reproduire pour d’autres projets ? (voir aussi les pièces de puzzle réalisées lors d’une résidence au quartier éphémère de Montréal, l’installation avec les planches de bois récupérées, à la galerie Art’O d’Aubervilliers, ou encore les poches de papier conçues, fabriquées et imprimées à Shanghaï).