Créer l’atelier « Résidents », pôle de recherche « contrat social » à l’Isba

En tant qu’enseignants à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts, avec Géraldine Pastor-Lloret, nous avons créé l’atelier « Résidents ». Pendant dix ans, nous avons prospecté pour développer des partenariats avec de nombreuses entreprises publiques et privées de la région proche de Besançon. À la manière d’anthropologues, nous avons mené des enquêtes pour observer, récolter et restituer la vie des entreprises à travers le regard et la perception des étudiant-es. Parmi ces dernières : la papeterie Zuber Rieder, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, Mignotgraphie, le Haras National, la bibliothèque d’étude et de conservation, l’hôpital Saint-Jacques ou la Rhodiaceta. Pour notre dernier atelier, à Palinges, en 2017-2018, nous avons sollicité Thierry Bonnot, chercheur au CNRS, qui nous fait rencontrer Denis Trontin ; héritier d’un fabricant de petits récipients en céramique dont l’activité s’est achevée en 1984 mais dont le bâtiment est toujours debout. Denis s’est révélé être un conteur extraordinaire de l’histoire de l’entreprise lors des différentes séquences de travail sur site. Puis, toujours par l’entremise de Thierry Bonnot, nous avons organisé un workshop, une résidence pour 12 étudiant-es au sein d’une entreprise toujours en activité : Terres Cuites de Bourgogne.

D’autres sculptures en terre cuite

collectif CLARA : une façon de revisiter la figure de l’artiste

En 2005, avec trois autres camarades, j’ai créé un collectif « CLARA »  pour tenter de relativiser la figure autoritaire de l’artiste. Travailler en collectif, c’est confronter son regard et sa propre perception avec celles d’autres, partager une histoire et une culture commune et, au final, redonner du sens à la solidarité.

Notre dernière manifestation s’est déroulée durant l’été 2023, dans le centre d’art contemporain d’intérêt national « Les Tanneries » à Amilly, dans le Loiret. L’exposition «Maturités» consistait en la présentation de 135 poiriers que nous avons déterrés à la main, le plus délicatement possible sur le site du Potager du Roi à Versailles. Conserver au maximum le système racinaire de ces arbres et, par là même, compléter l’image de l’arbre, très contraint et taillé au cordeau dans sa partie aérienne, « être libre » et relié à tous les micro-organismes dans sa partie souterraine. Dans le temps du déterrage, nous avons aussi mis à jour des tessons, fragments de céramique qui ont été étudiés par un archéologue de l’INRA, venu nous rendre visite à Versailles.  

autres images de l’exposition «Maturités»