Ces deux installations, une microscopique, une monumentale ont pour origine un aphorisme d’Héraclite. Toutes deux se situent dans une relation directe aux phénomènes extérieurs (vent, climat, soleil). La micro installation utilise comme support un miroir dans lequel se reflète le paysage environnant. L’œuvre est un film d’animation construit à partir de plans fixes, en écho aux débuts du cinéma, sur fond musical de tango argentin. Je joue avec des petits animaux en plastique qui dansent parmi quelques micro-briques noires, animées elles aussi. Petit-à-petit, la phrase « Tout s’écoule » devient lisible puis, à rebours, elle s’efface progressivement. Quant à l’installation monumentale, elle s’inscrit dans un site patrimonial, une ancienne abbaye cistercienne près de Quincy, à l’invitation du centre d’art de l’Yonne. À trois reprises, je suis venu déplacer les parpaings en béton juxtaposés pour former la phrase en creux, à même la terre. Les marques sont le résultat du contact prolongé des parpaings sur la pelouse, empêchant ainsi l’herbe de pousser. En discutant avec les propriétaires, j’ai appris que les moines qui vivaient là se nourrissaient des poissons élevés dans les eaux devenues souterraines.