- 9 novembre 2023 : participation au Colloque « Paysages, de la scène aux vivants » UFR SLHS, Université de Besançon-Franche-Comté
- Eté 2023 : « Maturités », exposition avec CLARA au centre d’art « les Tanneries » à Amilly (45)
- Workshop à l’Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles avec CLARA, octobre 2022
- Réalisation de « Soleil noir » v2 au Fab-Lab de Besançon en juin 2022
- Janvier 2022 : Installation « Les témoins » du collectif CLARA dans le parc du musée des Beaux-arts de Caen
- L’œuvre « Mon île aux fleurs » achetée par le musée des Beaux-arts de Besançon fin 2021
- « Devenir Charpente », exposition avec CLARA au centre d’art de la Maréchalerie de Versailles, jusqu’au 12 décembre 2021
- « Grande arche » réalisation d’un livre d’artiste en risographie à Hérilab, médiathèque F.Mitterrand de Héricourt, le 28 juillet 2021
- 15 février 2020 : Installation de Dédale à la Saline Royale d’Arc-et-Senans
- de septembre 2019 à juin 2020, résidence en Martinique
- Création de GiGi (voir aussi l’onglet « Dévotion » et « Biographie ») et aussi GiGi Box, 2016
- Premières photographies d’écritures manuscrites réalisées directement sur l’écran de l’ordinateur (procédé déposé « subligraphie ») (Vanités, 2014)
- Pénates, exposition à l’ISBA, Besançon, 2013
- Pandora, exposition à la CPAM, Besançon, 2012-13
- Dédale, œuvre réalisée en partenariat avec l’entreprise Mantion et achetée par la ville de Besançon, 2010-11
- Tout s’écoule, premier film d’animation, 2009
- Exposition et résidence à Shanghaï, 2009-10
- Tout s’écoule, installation dans l’Abbaye de Quincy (89) , 2008
- Création du collectif CLARA (exposition Affinités, Saline Royale d’Arc-et-Senans) , 2005
- Exposition et résidence à Montevideo (Uruguay), 2003
- De tous les films vidéos que j’ai réalisés à cette époque (une cinquantaine, avec une caméra numérique) , je retiens celui-là qui date de 2003 : une mouche qui vient du ciel
- Expositions avec le Pavé dans la Mare, Besançon, 2002
- Première collaboration avec l’historienne de l’art Colette Garraud , 2001
- 1999 : Exposition et résidence à Montréal (Usine éphémère, Fonderie Darling),
- Exposition collective « Les impromptus » au Crédac, 1998
- Exposition et résidence à Monflanquin (33), 1996-97
- Simplon express, La Galerie des Locataires, (lettre lue à Ida Biard pour les besoins du film éponyme), 1989
Ecrire dans le temps : tout s’écoule, tout s’écoule
Ces deux installations, une microscopique, une monumentale ont pour origine un aphorisme d’Héraclite. Toutes deux se situent dans une relation directe aux phénomènes extérieurs (vent, climat, soleil). La micro installation utilise comme support un miroir dans lequel se reflète le paysage environnant. L’œuvre est un film d’animation construit à partir de plans fixes, en écho aux débuts du cinéma, sur fond musical de tango argentin. Je joue avec des petits animaux en plastique qui dansent parmi quelques micro-briques noires, animées elles aussi. Petit-à-petit, la phrase « Tout s’écoule » devient lisible puis, à rebours, elle s’efface progressivement. Quant à l’installation monumentale, elle s’inscrit dans un site patrimonial, une ancienne abbaye cistercienne près de Quincy, à l’invitation du centre d’art de l’Yonne. À trois reprises, je suis venu déplacer les parpaings en béton juxtaposés pour former la phrase en creux, à même la terre. Les marques sont le résultat du contact prolongé des parpaings sur la pelouse, empêchant ainsi l’herbe de pousser. En discutant avec les propriétaires, j’ai appris que les moines qui vivaient là se nourrissaient des poissons élevés dans les eaux devenues souterraines.
Voir passer le temps : vanités, miroir, glaces
J’ai récolté six photographies de crèmes glacées initialement présentées dans la vitrine d’un pâtissier de Besançon. À cause du temps passé, ces tirages « cibachrome » ont été rongés par des produits d’entretien utilisés pour laver les vitres. Pour reproduire ces photographies, dont le support papier était partiellement détruit, j’ai fait appel à un professionnel utilisant le procédé de «subligraphie» : transfert d’une image à partir d’un fichier numérique sur une planche d’aluminium. Ce procédé nouveau, à priori durable, m’intéresse car il inscrit l’image dans un matériau solide, à l’opposé du caractère éphémère de la crème glacée !
Etudier les cimétières (ici ou là)
Les cimetières que j’ai visités sur l’île de la Martinique ont eu un fort impact sur ma condition de citoyen. Pendant la Toussaint, les martiniquais viennent en familles petits et grands réunis pour célébrer leurs morts. La fête est joyeuse. Contrairement à la métropole, les tombes sont hétéroclites, réalisées à partir d’assemblages de matériaux trouvés sur place, agencées et décorées par les membres de la famille sans distinction. L’aspect visuel des cimetières est donc très diversifié et la visite dans les allées est une véritable promenade dans un jardins des souvenirs. Quelles législations pour organiser les cimetières aujourd’hui ? Dans la ville de Niort, le cimetière de Souché est exemplaire d’une autre façon d’inhumer. À la place des pierres tombales, un petit jardin planté et entretenu par les familles au fil des saisons. Un galet sur lequel est écrit à la main le nom du défunt, quelques menus objets pour personnaliser la tombe. à Besançon, après avoir visité les différents cimetières de la ville, j’ai présenté les photos du cimetière de Niort aux services municipaux en 2021. Est-ce que cette initiative va porter ses fruits, est-ce que la ville de Besançon va suivre l’exemple de Niort ? J’apprends aujourd’hui que le projet est à l’étude au cimetière du quartier Saint-Claude.
Résider sur l’île de la Martinique : les mots et merveilles !
J’ai séjourné pendant une année sur l’île de la Martinique, dans un carbet du nord de l’île (village du Morne-Vert). Après plusieurs mois de vie là-bas, j’ai pris conscience de l’écart paradoxal entre la beauté resplendissante des paysages et la destruction des terres dûe l’usage du pesticide « chlordécone » employé jusque dans les années 2000 pour le développement de la culture des bananes produites par les industriels métropolitains. J’avais décidé de voyager léger, quelques feuilles de papier, de l’encre de chine et un appareil photo. J’ai réalisé plusieurs œuvres à partir de mots comme matière première, en réaction avec l’observation minutieuse de la vie sur place. Parmi ces différents travaux, je retiens aujourd’hui « Y’ a un lézard », film d’animation où j’ai écrit, image par image, un texte dans les mailles du filet de pêche qui servait de garde-corps au carbet; il nous informe sur la pollution dans cet environnement de nature luxuriante. Au premier plan, un lézard vient se régaler de morceaux de mangues.
Créer l’atelier « Résidents », pôle de recherche « contrat social » à l’Isba
En tant qu’enseignants à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts, avec Géraldine Pastor-Lloret, nous avons créé l’atelier « Résidents ». Pendant dix ans, nous avons prospecté pour développer des partenariats avec de nombreuses entreprises publiques et privées de la région proche de Besançon. À la manière d’anthropologues, nous avons mené des enquêtes pour observer, récolter et restituer la vie des entreprises à travers le regard et la perception des étudiant-es. Parmi ces dernières : la papeterie Zuber Rieder, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, Mignotgraphie, le Haras National, la bibliothèque d’étude et de conservation, l’hôpital Saint-Jacques ou la Rhodiaceta. Pour notre dernier atelier, à Palinges, en 2017-2018, nous avons sollicité Thierry Bonnot, chercheur au CNRS, qui nous fait rencontrer Denis Trontin ; héritier d’un fabricant de petits récipients en céramique dont l’activité s’est achevée en 1984 mais dont le bâtiment est toujours debout. Denis s’est révélé être un conteur extraordinaire de l’histoire de l’entreprise lors des différentes séquences de travail sur site. Puis, toujours par l’entremise de Thierry Bonnot, nous avons organisé un workshop, une résidence pour 12 étudiant-es au sein d’une entreprise toujours en activité : Terres Cuites de Bourgogne.
Dédale : célébrer l’entreprise Mantion, Besançon
En 2009, j’ai été amené à postuler en tant qu’artiste pour un projet destiné à fêter les 90 ans de Mantion l’entreprise, spécialisée dans les systèmes coulissants et installée à Besançon. Une fois mon projet validé par les cadres de l’entreprise, j’ai souhaité travailler en étroite collaboration avec les ouvriers, dans les ateliers de fabrication. Selon moi, l’idée de partenariat ne peut pas s’adresser uniquement aux dirigeants. La qualité des relations que j’ai nourrit avec tous les employés, du simple soudeur jusqu’à l’ingénieur qui a conçu le système coulissant, m’a permis d’enrichir le projet dans toutes ses acceptions, techniques et humaines. L’installation Dédale a bénéficié d’une synergie exceptionnelle (centre d’art contemporain, entreprise réputée localement et à l’international et moi-même). Après une première dans le Palais Granvelle de Besançon, l’œuvre est installée dans l’enceinte de la Saline Royale d’Arc-et-Senans depuis 2020.
Pour combien d’années encore ? Quoiqu’il en soit, aujourd’hui encore, petits et grands se font une joie de déplacer les panneaux à leur guise, même dans les angles droits !
Montevidéo : construire une architecture vulnérable
Dans mon apprentissage à l’école supérieure des beaux-arts de Dijon, j’ai beaucoup appris à travailler le plâtre, notamment pour réaliser des moulages. J’ai mis à profit cette expérience pour fabriquer les briques de la tour de Montevideo en Uruguay. Les trous qui composent la tour sont coniques, à l’image de la forme globale, elle aussi cône tronqué pour regarder le ciel depuis l’intérieur. Soumise aux intempéries pendant une année, cette architecture était donc programmée pour disparaître, dès sa conception. Un an après son installation, je l’ai déconstruite pour révéler une phrase encore visible aujourd’hui dans le parc du musée Blanès ; une citation d’Héraclite traduite en espagnol préalablement moulée dans les fondations en béton ; « chose commune que commencement et fin sur le circuit du cercle ». Parmi mes références, l’artiste allemand Jochen Gerz qui a réalisé des anti-monuments, lui aussi en utilisant la forme de la tour mais la sienne était de forme carrée, en béton, capitonnée de zinc pour permettre à chacun-e de la dédicacer («The Monument Against Fascism,»1986. Hamburg-Harburg ).
collectif CLARA : une façon de revisiter la figure de l’artiste
En 2005, avec trois autres camarades, j’ai créé un collectif « CLARA » pour tenter de relativiser la figure autoritaire de l’artiste. Travailler en collectif, c’est confronter son regard et sa propre perception avec celles d’autres, partager une histoire et une culture commune et, au final, redonner du sens à la solidarité.
Notre dernière manifestation s’est déroulée durant l’été 2023, dans le centre d’art contemporain d’intérêt national « Les Tanneries » à Amilly, dans le Loiret. L’exposition «Maturités» consistait en la présentation de 135 poiriers que nous avons déterrés à la main, le plus délicatement possible sur le site du Potager du Roi à Versailles. Conserver au maximum le système racinaire de ces arbres et, par là même, compléter l’image de l’arbre, très contraint et taillé au cordeau dans sa partie aérienne, « être libre » et relié à tous les micro-organismes dans sa partie souterraine. Dans le temps du déterrage, nous avons aussi mis à jour des tessons, fragments de céramique qui ont été étudiés par un archéologue de l’INRA, venu nous rendre visite à Versailles.
Déconstruire la figure de l’artiste : GiGi
GiGi est une peluche taille réelle, un autoportrait avec un ventre ouvert et des entrailles. Il a donné naissance à des objets de dévotion présentés à l’intérieur de GiGibox. Pacotilles, ces produits dérivés sont réalisés en petite série avec un soin artisanal et conservés à fin de performance dans une boîte en carton, gravée et numérotée pour l’occasion. À travers GiGi, je me dédouble pour rire doucement de ma propre personne, mais je critique aussi subrepticement la religion et les institutions en général qui élèvent la figure de l’artiste au rang de personnage « sacré ».
Protocoles : ouvrir les oeuvres
À mes débuts, j’ai réalisé des sculptures en pièces détachées c’est-à-dire montables et démontables. Une fois l’œuvre créée par mes soins, l’idée était de rédiger une notice de montage, un protocole dont pouvait s’emparer d’autres artistes. Écrire un scénario pour observer jusqu’à quel point un objet artistique peut être transformé de l’intérieur par une autre personne. Comme un musicien avec une partition. J’ai conduit cette expérience à plusieurs reprises mais la forme la plus aboutie fut réalisée pour une installation composée de longues et fines planches d’isorel (bois fait de sciure compressée) d’abord percées à intervalles régulier puis cousues sur le lieu d’exposition avec des tuyaux en caoutchouc de deux couleurs. Une installation-paysage inaugurée au centre d’art du Crédac à Ivry, puis, dans un second temps, réinterprétée par un ami artiste, Rémi Uchéda à Besançon (centre d’art du Pavé dans la Mare) en 2002. Ce geste peut-il se reproduire pour d’autres projets ? (voir aussi les pièces de puzzle réalisées lors d’une résidence au quartier éphémère de Montréal, l’installation avec les planches de bois récupérées, à la galerie Art’O d’Aubervilliers, ou encore les poches de papier conçues, fabriquées et imprimées à Shanghaï).