Montevidéo : construire une architecture vulnérable

Dans mon apprentissage à l’école supérieure des beaux-arts de Dijon, j’ai beaucoup appris à travailler le plâtre, notamment pour réaliser des moulages. J’ai mis à profit cette expérience pour fabriquer les briques de la tour de Montevideo en Uruguay. Les trous qui composent la tour sont coniques, à l’image de la forme globale, elle aussi cône tronqué pour regarder le ciel depuis l’intérieur. Soumise aux intempéries pendant une année, cette architecture était donc programmée pour disparaître, dès sa conception. Un an après son installation, je l’ai déconstruite pour révéler une phrase encore visible aujourd’hui dans le parc du musée Blanès ; une citation d’Héraclite traduite en espagnol préalablement moulée dans les fondations en béton ; « chose commune que commencement et fin sur le circuit du cercle ». Parmi mes références, l’artiste allemand Jochen Gerz qui a réalisé des anti-monuments, lui aussi en utilisant la forme de la tour mais la sienne était de forme carrée, en béton, capitonnée de zinc pour permettre à chacun-e de la dédicacer («The Monument Against Fascism,»1986. Hamburg-Harburg ).

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