Créer l’atelier « Résidents », pôle de recherche « contrat social » à l’Isba

En tant qu’enseignants à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts, avec Géraldine Pastor-Lloret, nous avons créé l’atelier « Résidents ». Pendant dix ans, nous avons prospecté pour développer des partenariats avec de nombreuses entreprises publiques et privées de la région proche de Besançon. À la manière d’anthropologues, nous avons mené des enquêtes pour observer, récolter et restituer la vie des entreprises à travers le regard et la perception des étudiant-es. Parmi ces dernières : la papeterie Zuber Rieder, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, Mignotgraphie, le Haras National, la bibliothèque d’étude et de conservation, l’hôpital Saint-Jacques ou la Rhodiaceta. Pour notre dernier atelier, à Palinges, en 2017-2018, nous avons sollicité Thierry Bonnot, chercheur au CNRS, qui nous fait rencontrer Denis Trontin ; héritier d’un fabricant de petits récipients en céramique dont l’activité s’est achevée en 1984 mais dont le bâtiment est toujours debout. Denis s’est révélé être un conteur extraordinaire de l’histoire de l’entreprise lors des différentes séquences de travail sur site. Puis, toujours par l’entremise de Thierry Bonnot, nous avons organisé un workshop, une résidence pour 12 étudiant-es au sein d’une entreprise toujours en activité : Terres Cuites de Bourgogne.

D’autres sculptures en terre cuite

Dédale : célébrer l’entreprise Mantion, Besançon

En 2009, j’ai été amené à postuler en tant qu’artiste pour un projet destiné à fêter les 90 ans de Mantion l’entreprise, spécialisée dans les systèmes coulissants et installée à Besançon. Une fois mon projet validé par les cadres de l’entreprise, j’ai souhaité travailler en étroite collaboration avec les ouvriers, dans les ateliers de fabrication. Selon moi, l’idée de partenariat ne peut pas s’adresser uniquement aux dirigeants. La qualité des relations que j’ai nourrit avec tous les employés, du simple soudeur jusqu’à l’ingénieur qui a conçu le système coulissant, m’a permis d’enrichir le projet dans toutes ses acceptions, techniques et humaines. L’installation Dédale a bénéficié d’une synergie exceptionnelle (centre d’art contemporain, entreprise réputée localement et à l’international et moi-même). Après une première dans le Palais Granvelle de Besançon, l’œuvre est installée dans l’enceinte de la Saline Royale d’Arc-et-Senans depuis 2020. 

Pour combien d’années encore ? Quoiqu’il en soit, aujourd’hui encore, petits et grands se font une joie de déplacer les panneaux à leur guise, même dans les angles droits !